Une irrésistible envie de liberté

Une irrésistible envie de liberté

Par Camille Thériault

Partir à l'aventure, explorer, découvrir, se dépayser. Plus qu'une envie, un besoin viscéral. Un cri de l'intérieur qui m'a poussée à faire de 2019 une année où le voyage serait à l'honneur dans ma vie. Fini de remettre à plus tard. D'attendre le moment parfait. L'endroit parfait. Les compagnons de voyage parfaits. La planification parfaite. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de moi-même. Et qu'on se le dise, d'un peu de guts aussi.

L'appel des sommets

Ça a commencé en 2018 avec des randonnées en solo. En silence. Seule à seule avec moi-même. On dirait qu'au milieu des bois, ma tête se vide et je m'entends enfin penser. Pas à pas, j'avance, je grimpe et je me parle. Je me parle parce que ce n'est pas facile. Que j'ai souvent envie d'abandonner. Quand mon souffle se fait plus difficile et que mes jambes deviennent lourdes, je dois lutter pour continuer. Mais je sais que le jeu en vaut la chandelle. Que la vue vaut les embûches pour y arriver. Que la fierté vaut les ampoules sur mes pieds. 

Au-delà du paysage, c'est moi que j'ai l'impression d'enfin voir, rendue au sommet. Je me vois grande, belle et forte. J'ai enfin l'impression de me retrouver, après plusieurs années à avancer au milieu du brouillard, dans un sentier qui n'était pas le mien. 

La solitude 

C'est un art qui se développe, que d'être bien seule. Surtout, c'est inconfortable au début, pour plusieurs. Je m'en suis particulièrement rendue compte lorsque j'ai vu les réactions des gens autour de moi. Ébahis lorsque je leur racontais partir seule en randonnée, en camping, en roadtrip, en voyage. Pour certains, il y a quelque chose de dérangeant, comme si le fait d'avancer seule faisait de moi quelqu'un d'incomplet. Comme si tout ce que j'attendais, c'était de me faire compléter par quelqu'un d'autre. Alors que ce que je cherche, c'est simplement d'être bien avec moi-même. Assez pour n'avoir besoin de personne. Pas que je ne veuille personne dans ma vie, au contraire. Mais les gens qui sont dans ma vie, c'est que je les ai choisi. Parce qu'ils m'apportent quelque chose de plus, et non pas parce qu'ils comblent un vide. 

La libertad

Début 2019, j'ai eu besoin de m'exiler à quelques 5300  kilomètres de chez moi, dans une petite ville côtière du Mexique, pour me retrouver.

1 mois seule avec soi-même, ça a le don de vous remettre les idées en place. 1 mois à me questionner, à explorer, mais surtout à réapprendre à me laisser guider. Par cet instinct, cette intuition qu'on a tendance à laisser de côté dans nos vies modernes un peu trop chaotiques à mon goût. J'ai écrit, j'ai lu, j'ai rêvé. Je me suis laissée bercée par l'incertitude, les doutes, la spontanéité et l'inconnu. Je crois être revenue changée, bien au-delà des effets du soleil sur ma peau et mes cheveux. À moins que ce soit le soleil qui m'aie réchauffé l'âme au passage?

La grandeur

Nous voici maintenant au mois d'août. La moitié de l'année est écoulée et j'écris ces lignes en parcourant les routes de Terre-Neuve, à bord d'une Econoline 2004 transformée en camper. Je ne peux pas dire que je suis où je voulais être, parce que je n'avais pas de destination en tête au début de cette année. Mais je sais que je suis exactement là où je dois être. Au sens propre, mais surtout figuré.

Et je pense que c'est ça ma plus grande leçon jusqu'à présent. Le moment parfait, c'est ici et maintenant. Tout simplement.

0 commentaires 0

Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être affichés.